La méthode Suzuki pour apprendre le violon
Créée dans les années 50 au Japon, la méthode Suzuki repose sur les intimes convictions d’un homme, désireux de profiter des prédispositions naturelles des plus jeunes pour améliorer l’apprentissage du violon. L’idée n’étant pas d’en faire des petits prodiges, mais de développer le plaisir de jouer, un véritable engouement pour l’instrument.
Les origines de la méthode d’apprentissage
Baigné aux sons du violon par un père musicien et luthier, Shinichi Suzuki se met pourtant à cet instrument que vers 17 ans. Après avoir suivi des cours à Berlin pendant 7 ans, il revient au Japon en 1930 pour devenir le directeur de la Teikoku Music School et chef d’orchestre des cordes de Tokyo.
S’il est un violoniste émérite, il peine à apprendre la langue allemande : en constatant la facilité des enfants pour acquérir de nouveaux langages, il établit un parallèle avec la musique. Pourquoi ne pas utiliser ces dispositions pour apprendre par imitation, sans partition au début, à l’image de l’apprentissage de la langue maternelle ?
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, loin des méthodes conventionnelles, il développe la « méthode Suzuki » : d’abord au Japon dans les années 50, puis dans d’autres pays asiatiques, avant d’atteindre l’Europe. Originellement conçue pour le violon, elle s’applique aujourd’hui à d’autres instruments, comme la flûte traversière, le piano, la guitare, la harpe ou encore le chant.
Les principes fondateurs de Shinichi Suzuki
Shinichi Suzuki part du principe fondateur que tout enfant est capable d’atteindre un bon niveau de violon s’il dispose d’un environnement adéquat pour cet apprentissage.
Selon lui, il faut commencer jeune (entre 3 et 5 ans) et privilégier la reproduction musicale. Écouter plutôt que lire des partitions. Puis, mémoriser et retravailler régulièrement les morceaux pour améliorer son habileté technique et musicale. Loin des tests d’aptitude et des auditions, l’enfant doit évoluer en solo plutôt qu’en groupe, avec quelques exécutions publiques pour développer le caractère plaisant et gratifiant de l’instrument.
Idéalement, il doit s’immerger dans le milieu musical – ce qui implique, assez logiquement, le concours des parents. Au-delà du professeur, ils doivent aussi intervenir dans le processus d’apprentissage, en assistant au cours pour mieux les superviser ensuite. Inutile pour eux de savoir jouer du violon pour soutenir leur enfant dans son jeu.
Les critiques de la méthode Suzuki
Naturellement, il y a des réfractaires à ce système, avançant divers arguments comme un risque d’interprétation robotisée ou sans âme des morceaux, une déficience notable au niveau de la lecture rapide, ou encore un enseignement trop structuré pour les 3-5 ans. Aujourd’hui, la méthode semble avoir pris certaines remarques en considération puisqu’elle intègre davantage d’exercices de lecture.
Des musiciens devenus célèbres ont commencé leur apprentissage de la musique avec la méthode Suzuki, comme Joshua Bell et Hilary Hahn, en violon, ou encore Edgar Moreau, pour le violoncelle.
Si ce type d’apprentissage vous attire, vous pouvez trouver facilement un prof de violon, à Paris, à Rennes, à Bordeaux ou à Marseille utilisant la philosophie de Shinichi Suzuki. Si vous préférez les méthodes plus traditionnelles, sachez qu’il existe aussi des professeurs disponibles, même si ces derniers n’ont pas manqué de s’inspirer des travaux du pédagogue japonais (sans pour autant en adopter tous les codes).